« Le recensement… et moi ? »

Vous vous étonnez de ne pas avoir été recensé ces dernières années ? C’est possible, car l’enquête de recensement est réalisée de manière « tournante » dans les différentes communes. Lorsque vous serez concerné, vous verrez alors que le recensement de la population, ce n’est pas seulement compter les gens.

Alors que le recensement de la population 2020 touche à sa fin aux Antilles et en Guyane comme en métropole, certains d’entre vous se demandent peut-être : « Comment se fait-il que je n’ai pas été recensé ? ».

Jusqu’en 1999, date du dernier recensement exhaustif, vous n’auriez pas pu passer au travers !

Mais, depuis 2004, l’Insee utilise une méthode innovante, qui lui permet de dresser un portrait de la population du pays avec des informations plus récentes et pour un moindre coût. En effet, l’institut est passé d’un recensement de toutes les personnes présentes sur le territoire à une même date à une enquête annuelle de recensement effectuée par « roulement » dans les différentes communes. Une méthode unique en Europe.

Ce qui a aussi changé, c’est que le recensement est une opération menée en partenariat entre l’Insee et les communes. Ce sont les communes qui préparent et réalisent l’enquête sur le terrain. Elles recrutent et encadrent au quotidien les agents recenseurs.

Avant 2004, les recensements exhaustifs étaient de plus en plus espacés : sept ans entre 1968 et 1975 puis entre 1975 et 1982, huit ans entre 1982 et 1990, neuf entre 1990 et 1999. Cause principale de ces espacements : le coût pour la collectivité. Inconvénient majeur : entre deux photos, la société française avait beaucoup bougé.

Avec les nouvelles enquêtes annuelles de recensement, l’Insee peut produire des données actualisées chaque année. Le dispositif est organisé sur un cycle de cinq ans. Si vous habitez une commune de moins de 10 000 habitants, celle-ci est enquêtée tous les cinq ans. Toutes les personnes qui y résident sont recensées. Dans les communes de plus de 10 000 habitants, l’enquête concerne chaque année 8 % des logements. Au bout de cinq années, 40 % de la population des grandes communes ont été recensés. Néanmoins, depuis la mise en place de cette nouvelle organisation du recensement il y a 15 ans, environ un quart des logements dans ces grandes communes n’ont encore jamais été tirés au sort.
Au total, si vous habitez une grande ville ou que vous déménagez souvent, vous pouvez ne pas apercevoir l’agent recenseur avant plusieurs années.

Mais si vous l’avez rencontré, vous avez rempli un bulletin individuel et une feuille de logement. Peut-être l’avez-vous fait par internet, comme 60 % de nos concitoyens.
Sur écran ou sur papier, vous avez renseigné la surface de votre logement, le nombre de pièces, le moyen de chauffage, son confort (salle de bains…), le nombre de voitures, indiqué si vous étiez propriétaire, les liens de parenté entre les habitants du logement… Et, sur le bulletin individuel, chaque habitant du logement aura déclaré sa nationalité, ses diplômes, s’il fait des études, s’il est en emploi, l’adresse de son lieu de travail (pour calculer la distance domicile-travail), son mode de transport pour aller travailler, etc.
Au total, des informations qui vont bien au-delà du seul comptage de la population. Des informations qui permettent de mieux la connaître pour mieux répondre à ses besoins, en adaptant les équipements publics, écoles, hôpitaux, crèches… ou les infrastructures de transport.

Des informations confidentielles bien sûr. L’Insee ne recueille les noms des personnes enquêtées que pour faciliter le travail de l’agent recenseur sur le terrain. Au moment du traitement informatique des résultats, ils sont supprimés des fichiers.

Répondre au recensement est un geste simple, un geste utile à tous. Alors l’année prochaine, surveillez votre boîte aux lettres, vous y recevrez peut-être un courrier de votre mairie. ■

• « Pour comprendre… Le recensement de la population », Insee en bref
• Le recensement et moi (site Internet du recensement de la population géré par l’Insee)