Les enquêtes de conjoncture se valent-elles toutes ?

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Bruno Bjai, Insee
Les enquêtes de conjoncture se valent-elles toutes ?
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Utilisées pour analyser la conjoncture et effectuer des prévisions économiques, les enquêtes de conjoncture auprès des entreprises sont harmonisées par la Commission européenne pour assurer la comparabilité entre pays. Pour la France, ce sont les enquêtes réalisées par l’Insee qui sont mobilisées et qui permettent de mesurer le climat des affaires. Elles fournissent des enseignements habituellement proches de ceux d’enquêtes similaires réalisées par la Banque de France ou par S&P Global, qui produit les indices des directeurs d’achat (PMI). Toutefois, des divergences peuvent occasionnellement apparaître et c’est notamment le cas sur la période récente, pour laquelle les PMI sont beaucoup plus dégradés que les autres indicateurs, dont ceux produits par l’Insee.[LIRE L'ARTICLE]

Faut-il s’attendre à une forte révision à la hausse de la croissance économique française depuis 2020 ?

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Guillaume HOURIEZ, Pauline MEINZEL, Fanch MORVAN, Insee.
Faut-il s’attendre à une forte révision à la hausse de la croissance économique française depuis 2020 ?
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Des observateurs tels que l’OFCE estiment que le rebond de l’activité économique en France à la suite de la crise sanitaire pourrait être fortement sous-estimé et donc être révisé à la hausse de façon importante dans les campagnes annuelles de comptes économiques à venir. Ils avancent les raisons suivantes :
– des révisions fortes à la hausse sont intervenues dans d’autres pays européens ;
– l’augmentation de la production plus forte que celle de la valeur ajoutée laisserait penser que la valeur ajoutée va être révisée à la hausse.

Au vu de leur connaissance de la construction des comptes et de leur expérience, les comptables nationaux de l’Insee considèrent que ces arguments ne valent pas :
– on ne constate pas de révision biaisée et croissante des comptes français et on ne dispose pas d’information à ce stade susceptible de remettre en cause l’estimation actuelle ;
– la construction des comptes, y compris trimestriels, est fondée sur la valeur ajoutée comme variable d’intérêt, ce qui explique que cet agrégat est plus solide et donc moins révisé que la production et les consommations intermédiaires.[LIRE L'ARTICLE]

Regarder la croissance sous l’angle du PIB ressenti rebat les hiérarchies économiques internationales

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Jean-Marc Germain, Insee
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Mesurée par celle du PIB, la croissance économique n’entraîne pas nécessairement une amélioration économique perçue par la population et donc de ses conditions de vie. En effet, la répartition des fruits de la croissance peut être inégale et une même croissance du revenu national n’améliore pas la vie de tous de la même manière. Des travaux de recherche conduits à l’Insee ont donc développé un indicateur de bien‐être monétaire appelé « PIB ressenti » qui mesure, en équivalent monétaire, la moyenne nationale de la contribution des revenus à la satisfaction dans la vie. Il offre une vision rétrospective très différente de celle mesurée par le PIB. Ainsi, aux États‐Unis, le PIB ressenti a stagné entre 1978 et 2020 alors que le PIB triplait.[LIRE L'ARTICLE]

L’économie française de 2020 à 2022 : bilan macroéconomique de trois années tourmentées

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Nicolas Carnot, Thomas Laurent, Insee.
L’économie française de 2020 à 2022 : bilan macroéconomique de trois années tourmentées
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L’économie française a subi plusieurs « chocs », en partie liés entre eux, de 2020 à 2022. Quelles en ont été les conséquences sur les revenus et la situation financière des différents agents économiques que sont les ménages, les sociétés et les administrations ? Après correction de l’évolution des prix et de la croissance de la population, le revenu national a reculé entre 2019 et 2022. Pour autant, les ménages, pris dans leur ensemble, ont été relativement préservés avec un pouvoir d’achat de leur revenu qui a très légèrement augmenté sur la période. La dépense a augmenté davantage que le revenu, stimulée par une consommation dynamique et un investissement qui est resté soutenu tant que les taux d’intérêt étaient bas.[LIRE L'ARTICLE]

« Augmenter » les comptes nationaux pour aller au-delà de la seule mesure de l’activité économique

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Nicolas Carnot, Guillaume Houriez, Sébastien Roux, Insee.
"Augmenter" les comptes nationaux pour aller au-delà de la seule mesure de l'activité économique
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Le Système de comptabilité nationale (SCN) et son indicateur central, le PIB, disposent d’atouts majeurs (lire le billet associé Le PIB reste-t-il un indicateur pertinent ? publié simultanément). Le PIB présente cependant des limites inhérentes aux concepts qui le fondent, et il ne véhicule pas d’informations sur certains sujets cruciaux, comme ceux relatifs aux inégalités et à l’environnement. La liaison entre la croissance du PIB et ce qui importe du point de vue du bien-être collectif est ainsi fréquemment questionnée.

Dans cette optique, l’Insee amorce la démarche des « comptes nationaux augmentés » pour compléter l’information fournie sur la croissance économique, d’une façon régulière et bien articulée avec le cadre de synthèse des comptes, en mettant l’accent sur deux dimensions : la distribution des revenus et la dégradation environnementale.… [LIRE L'ARTICLE]

Le PIB reste-t-il un indicateur pertinent ?

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Nicolas Carnot, Guillaume Houriez, Sébastien Roux, Insee.
le PIB reste-t-il un indicateur pertinent ?
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Le terme « PIB » est passé dans le langage courant, pour autant peu de gens savent précisément ce qu’il recouvre. Dans le monde économique et au-delà, les critiques ne manquent pas : le PIB mesurerait mal l’activité économique ; le PIB devrait mesurer autre chose. Développé au milieu du 20e siècle, le PIB continuerait à avoir du succès mais passerait aujourd’hui à côté de l’essentiel.

Dans ce billet, nous expliquons en quoi le PIB et surtout l’architecture du Système de Comptabilité Nationale qui le sous-tend conservent leur pertinence pour analyser un grand nombre de questions économiques, comme l’évolution du partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits, ou celle des finances publiques par exemple.[LIRE L'ARTICLE]

Un retour sur l’évolution récente de l’inflation

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Nicolas Carnot et Julien Pouget, Insee.
Un retour sur l’évolution récente de l’inflation
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La hausse des prix à la consommation en France a atteint 5,2 % en moyenne en 2022, du fait de la poussée des prix de l’énergie, de l’alimentation, et dans une moindre mesure des autres produits. Un tel niveau d’inflation n’avait pas été mesuré depuis le milieu des années 1980. Il s’explique par une conjonction de tensions mondiales sur les approvisionnements, les matières premières et l’énergie, amplifiées en Europe par la guerre en Ukraine. Si cette ‘inflation importée’ s’est diffusée aux prix intérieurs, elle a aussi été limitée par les mesures publiques et n’annonce pas forcément le retour d’une dynamique de prix auto-entretenue.

Les moyennes cachent presque toujours des situations très hétérogènes.… [LIRE L'ARTICLE]

Ventiler le PIB national au niveau des régions, “façon puzzle”

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Mathilde Gerardin et Colette Héricher, Insee.
PIB régionaux
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Calculer des produits intérieurs bruts (PIB) régionaux répond à une obligation européenne et à des attentes locales. Pour y parvenir, la valeur ajoutée nationale est ventilée entre régions en fonction des salaires versés dans les établissements. En effet, l’absence de compte au niveau des établissements nécessite de faire des hypothèses sur la répartition de la valeur ajoutée des entreprises ayant des établissements dans plusieurs régions. Cette difficulté à localiser la valeur ajoutée est d’autant plus grande que le territoire est petit, invitant ainsi à considérer avec prudence toute ventilation sur des pièces du puzzle national.

Malgré des limites inhérentes à leur construction et aux données disponibles, les PIB régionaux constituent une information utile pour appréhender les régions.[LIRE L'ARTICLE]

Termes de l’échange et revenu intérieur réel : mesurer le pouvoir d’achat de la nation

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L’inflation dans sa diversité (2/2)

Victor Amoureux, Nicolas Carnot et Thomas Laurent, Insee.
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Aujourd’hui, en France, les prix des produits importés, notamment les produits énergétiques, augmentent bien davantage que les prix de nos exportations. De ce fait, les termes de l’échange, c’est-à-dire le rapport entre les prix des exportations et les prix des importations, diminuent. Par le passé, les termes de l’échange ont pu varier fortement, souvent en lien avec les prix de l’énergie. Pour en apprécier les conséquences, il est intéressant de mesurer un « revenu intérieur réel ». Cette notion complète de façon utile l’indicateur usuel de croissance du PIB (produit intérieur brut) en volume en ce qu’elle permet de suivre l’évolution du pouvoir d’achat de la nation.… [LIRE L'ARTICLE]

Ce que nous enseignent les déflateurs en comptabilité nationale

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L’inflation dans sa diversité (1/2)

Victor Amoureux, Nicolas Carnot et Thomas Laurent, Insee.
Ce que nous enseignent les déflateurs en comptabilité nationale - L’inflation dans sa diversité (1/2)
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Pour mesurer les tensions inflationnistes dans l’économie, l’Insee collecte des prix à différents niveaux de la chaîne de valeur, depuis le stade de la production jusqu’à celui de la consommation, donnant ainsi naissance à plusieurs familles d’indices de prix. Une autre façon d’appréhender les évolutions de prix se fonde sur la comptabilité nationale et les rapports entre valeurs et volumes. Avantage majeur par rapport aux différents indices de prix, les déflateurs, nés des équilibres ressources-emplois, constituent un système cohérent où les prix sont reliés entre eux. On peut ainsi expliquer les évolutions du prix du PIB par celui de ses composants côté offre (production et importations) ou côté demande (consommation, investissement et exportations).[LIRE L'ARTICLE]

Hausse généralisée des prix à la production : signe avant-coureur de nouvelles tensions inflationnistes ?

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Camille Carré, Insee
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Publiés chaque mois par l’Insee, les indices de prix à la production (IPP) mesurent les variations des prix en « sortie de ferme » ou en « sortie d’usine ». Les IPP constituent un indicateur important pour analyser la conjoncture économique en raison de leurs hausses marquées depuis plusieurs mois. Dans l’agriculture, les prix de production progressent depuis 2021, d’abord dopés par les céréales puis par les autres produits. Dans l’industrie, les hausses sont inédites depuis 25 ans, à la fois par leur niveau et leur durée. L’envolée du cours des matières premières et des prix de l’énergie en sont à l’origine : en mars 2022, les prix des produits des industries extractives, énergie et eau sur le marché français augmentent de 57,5 % sur un an.[LIRE L'ARTICLE]

Indice des prix à la consommation vs indice des prix harmonisé au niveau européen : santé et énergie font la différence

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Aurélien Daubaire, Insee

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Depuis sa création, l’Insee calcule l’indice des prix à la consommation (IPC) sur lequel se fonde la mesure de l’inflation. Dans les années 1990, en vue de l’intégration monétaire, les pays européens ont défini un indice harmonisé, à champ et concepts identiques pour tous les pays. L’Insee calcule ainsi également l’indice des prix à la consommation dit « harmonisé » (IPCH). Celui-ci sert de référence pour mesurer l’inflation de la zone euro par exemple, il est notamment utilisé par la Banque centrale européenne. Les écarts entre les deux mesures de l’inflation s’expliquent par les différences de périmètre, notamment sur les biens et services de santé.

Le plus souvent très proches, l’indice des prix à la consommation (IPC) et l’indice des prix dit harmonisé (IPCH) se sont davantage écartés en 2021, avec une évolution sur un an de + 2,8 % pour l’IPC et + 3,4 % pour l’IPCH en décembre, soit un écart de 0,6 point.… [LIRE L'ARTICLE]

Tourism: when Google searches and Airbnb reviews come to the statistician’s rescue

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Pierre Girard, Insee

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Essential for France, Tourism is driven by both national and international customers. This activity came to a halt during the first lockdown in March 2020, then fluctuated sharply due to travel’s restrictions. For the tourism sector, as for others, official statistics have evolved and enriched their tools to monitor activity during this period. Taxes and employee data were used to assess the recovery of activity in establishments in spring 2020. However, in order to monitor tourist activity as closely as possible, Insee is now working on privately held data – PHD – such as credit card payments, comments on platforms for booking overnight stays, or even Internet searches.… [LIRE L'ARTICLE]

Tourisme : quand recherches Google et avis Airbnb viennent à la rescousse du statisticien

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Pierre Girard, Insee

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Capitale pour la France, l’activité touristique est portée à la fois par la clientèle nationale et la clientèle internationale. Cette activité s’est arrêtée net lors du premier confinement en mars 2020, puis a subi de fortes fluctuations au gré des restrictions de déplacement. Pour le secteur touristique comme pour d’autres, la statistique publique a fait évoluer et a enrichi ses outils pour être en mesure de suivre l’activité pendant cette période. Les données de TVA et celles sur les salariés ont permis d’évaluer la reprise de l’activité dans les établissements au printemps 2020. Mais, pour suivre l’activité touristique au plus près, l’Insee travaille désormais sur des données privées, qu’il s’agisse des paiements par carte bancaire, des commentaires sur les plateformes de réservation de nuitées ou encore des recherches internet.[LIRE L'ARTICLE]

Dans quelle mesure les administrations publiques contribuent-elles à la production nationale ?

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Nicolas Carnot, Étienne Debauche, Insee

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Parmi les questions que soulève le poids des dépenses publiques dans l’économie (plus de 55 % du PIB en France en 2019) figure celle de la contribution qui est effectivement apportée par les administrations à la production annuelle de richesses. Deux erreurs possibles d’interprétation doivent à cet égard être signalées. La première serait d’inférer que la majorité de la production nationale proviendrait des administrations publiques. La seconde, à l’inverse, serait de considérer que les administrations ne font que redistribuer, pour plus de la moitié donc, des ressources qui seraient uniquement créées par les agents privés. La réalité réside entre ces deux extrêmes. Les administrations publiques « produisent par elles-mêmes » près d’un cinquième de la valeur ajoutée nationale.[LIRE L'ARTICLE]

L’arithmétique de la crise : bien comprendre les chiffres de croissance en temps de Covid-19

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Julien Pouget, Insee

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Entre le printemps 2020 et l’été 2021, la crise du Covid-19 a entraîné de manière totalement exogène des mouvements économiques très soudains et d’une ampleur inouïe. Pour rendre compte au mieux de cette situation inédite, l’Insee a dû rapidement adapter ses méthodes de suivi conjoncturel. En particulier, et notamment au cours des confinements, c’est l’estimation du niveau « instantané » de l’activité qui a été privilégiée, davantage que ses évolutions au trimestre le trimestre. Au moment où le PIB français revient peu ou prou à son niveau d’avant-crise, ce billet donne quelques clés pour bien interpréter les chiffres phares dont la publication ponctue l’analyse conjoncturelle.

Au début de la crise : estimer le niveau « instantané » de l’activité économique

Quand, en temps normal, les taux de croissance trimestriels puis annuels suffisent à résumer les évolutions conjoncturelles de l’activité, la soudaineté et l’ampleur de la crise ont conduit en 2020 l’Insee à resserrer la fréquence de ses analyses en les centrant sur l’estimation en temps quasi-réel du niveau « instantané » du PIB.… [LIRE L'ARTICLE]

Comment s’est réparti le coût macroéconomique de la crise sanitaire ?

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Nicolas Carnot, Insee

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La crise sanitaire semble rebattre les cartes de l’économie. La publication par l’Insee des comptes de la Nation est l’occasion de revenir sur les grandes évolutions de l’an passé et d’éclairer des questions très présentes dans la discussion publique : quelle a été la perte de revenu national entraînée par la pandémie et qui a porté celle-ci ? Dans quelle mesure cette perte a-t-elle « déjà été payée » par le recul de la consommation ? Quel regard porter sur les évolutions de l’épargne et de l’investissement ?

Entre 2019 et 2020, le revenu national a diminué de plus de 150 Md€, soit un recul de 6,3 %. Ce chiffre est la contrepartie en valeur monétaire du recul du PIB en volume (-7,9 %).… [LIRE L'ARTICLE]

Ma région ? C’est l’Essentiel !

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Hugo Camille, Nathalie Couleaud, Stéphane Durand, Frédéric Minodier, Gérard Moreau et Caroline Roux, Insee

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La nouvelle carte régionale de la France fête son cinquième anniversaire. Pour rendre compte au mieux de la spécificité de chacune des 18 régions qui la composent, l’Insee en a réalisé une présentation simple mais néanmoins détaillée. Suivez le guide de ces Essentiels régionaux disponibles sur insee.fr.

Depuis le 1er janvier 2016, la France compte 18 régions, dont 13 en France métropolitaine et 5 en Outre-mer. Chacune possède une identité propre, à commencer par celle ressentie par ses habitants.

Mais quelle est cette identité vue au travers de la démographie, de l’économie et des indicateurs sociaux ?… [LIRE L'ARTICLE]

Santé, éducation, services administratifs :
la difficile mesure des activités non marchandes en temps de crise sanitaire

Temps de lecture : 10 minutes

Guillaume Houriez, Insee

Pour mesurer la baisse d’activité liée à la crise sanitaire, les comptables trimestriels et plus largement l’ensemble des statisticiens produisant des indicateurs conjoncturels ont dû rapidement adapter leurs méthodes et recourir à des données nouvelles lorsque la collecte des données habituelles faisait défaut. De façon générale, ces adaptations rendues nécessaires ont temporairement affecté la comparabilité des résultats d’un pays à l’autre.
Une partie des activités entrant dans le calcul du PIB mérite une attention particulière. Il s’agit des services non marchands produits par les administrations publiques, tels que la santé, l’éducation ou les services administratifs. En effet, ces services qui n’avaient jamais été affectés, ou de façon marginale, par les crises antérieures, n’ont pas été épargnés cette fois-ci par la crise sanitaire.[LIRE L'ARTICLE]

Autour et au-delà du PIB : nouvelles questions pour la comptabilité nationale, nouvelles pistes de réponse

Temps de lecture : 9 minutes

Didier Blanchet, direction des Études et Synthèses économiques (Insee)

PIB vert, PIB ressenti

Deux articles de ce blog ont déjà abordé la question de savoir comment lire et faire parler le PIB, en période de croissance « normale » comme dans le contexte totalement inédit de la crise en cours. Trois nouvelles publications de l’Insee offrent un tour d’horizon plus complet des questions qui se posent à la comptabilité nationale, à la fois « autour » et « au-delà » du PIB. « Autour » quand il s’agit de questionner sa capacité à toujours bien remplir ses deux missions traditionnelles de suivi de la production et des revenus au niveau macroéconomique. « Au-delà » quand il s’agit d’élargir à d’autres dimensions du bien-être, d’y intégrer la prise en compte des inégalités, et d’ouvrir davantage la comptabilité nationale aux problématiques environnementales.[LIRE L'ARTICLE]

Nouvelles données pour suivre la conjoncture économique pendant la crise sanitaire :
quelles avancées ? quelles suites ?

Temps de lecture : 7 minutes

Julien Pouget, direction des Études et Synthèses économiques, Insee

Transactions par carte bancaire, données de caisse, activations des réseaux de téléphonie mobile, consommation d’électricité, requêtes sur les moteurs de recherche… : les nouvelles sources de données massives et à haute fréquence issues de l’économie numérique ont-elles vocation à supplanter les enquêtes et sources administratives qui servent au suivi conjoncturel et à l’élaboration des comptes nationaux ? Cette thèse est parfois avancée et la crise peut sembler l’avoir renforcée. Ces sources se sont effectivement avérées très utiles au cours des derniers mois : elles ont permis de répondre à un besoin d’informations plus immédiates qu’à l’habitude, dans un contexte où la collecte de certaines données usuelles s’est trouvée en partie empêchée.[LIRE L'ARTICLE]

Les interactions au sein de l’économie à la loupe : le modèle Avionic

Temps de lecture : 4 minutes

Alexandre Bourgeois et François Limousin, Insee, Antonin Briand, Dares (à l’Insee lors de la création du modèle)


L’Insee vient de mettre en ligne le code de son modèle Avionic. Outil d’analyse des interdépendances sectorielles nationales et internationales, il est fondé sur le tableau entrées-sorties des comptes nationaux. Ces interdépendances vont jouer un grand rôle dans la dynamique de la reprise économique. Ce type d’outil peut aussi servir à des analyses plus structurelles. C’est ainsi que l’Insee l’avait déjà mobilisé en 2019 pour évaluer la part du « made in France » dans la consommation des ménages.

« Lorsque le bâtiment va, tout va ». Cet adage ne traduit pas tant que la construction est à l’origine de la bonne santé d’une économie mais le fait que l’activité des uns entraîne celle des autres.… [LIRE L'ARTICLE]

– X % de quoi ?
Quelle mesure de l’activité pendant la crise, quelle(s) mesure(s) pour l’après-crise

Temps de lecture : 17 minutes

Didier Blanchet, Insee


La crise sanitaire a constitué un choc sans précédent pour l’activité économique, qu’on peut voir sous deux angles : des pertes de revenu et la crainte de destructions d’emplois pour le court et le moyen terme ; mais aussi la perspective d’un monde d’après dans lequel la croissance repartirait sous une forme plus équilibrée et plus durable, tel est du moins un espoir souvent exprimé. Comment ces deux points de vue du « pendant » et de « l’après » peuvent-ils faire évoluer le débat sur le principal outil de quantification de cette croissance, le produit intérieur brut, et plus généralement l’ensemble de la comptabilité nationale ? Si la crise donne un nouveau relief à certaines des critiques dont il est habituellement l’objet, elle donne en même temps de nouvelles raisons de le défendre.[LIRE L'ARTICLE]

Recul inattendu du PIB français au dernier trimestre 2019 : les grèves n’expliquent sans doute pas tout

Temps de lecture : 4 minutes

Julien Pouget, Insee

Au quatrième trimestre 2019, le produit intérieur brut (PIB) français a marqué le pas de façon inattendue (– 0,1 % en première estimation). En particulier, la production manufacturière a chuté en décembre. Mais cette chute n’est pas propre à la France : l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne ont aussi vu leur production se replier fortement, davantage que ce que suggéraient les enquêtes de conjoncture. Il est donc difficile d’attribuer la baisse de la production manufacturière française aux seules grèves, même si celles-ci ont pesé sur l’économie.

Le quatrième trimestre 2019 a surpris les conjoncturistes, y compris ceux de l’Insee. Bien peu avaient anticipé un recul du PIB français (– 0,1 % selon la première estimation des comptes nationaux trimestriels).… [LIRE L'ARTICLE]

La comptabilité nationale face aux défis du numérique et de la mondialisation : comment continuer à bien faire parler le PIB ?

Temps de lecture : 6 minutes

Didier Blanchet, direction des Études et Synthèses économiques (Insee)

Il y a un peu plus de dix ans qu’a été rendu le rapport de la commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social, plus connue du nom de ses trois co-présidents : Joseph Stiglitz, Amartya Sen et Jean-Paul Fitoussi. Ce rapport a poussé à beaucoup élargir la batterie d’indicateurs mis en avant par les instituts de statistique, mais sans contester l’utilité du Produit intérieur brut en tant que mesure de la production. Or celle-ci est à son tour mise en doute. Le PIB rend-il bien compte de ce que « produit » l’économie numérique ? La notion de produit « intérieur » reste-t-elle viable avec des chaînes de production de plus en plus internationalisées ?[LIRE L'ARTICLE]