Mesurer les enjeux du changement climatique dans les territoires

Mesurer les enjeux du changement climatique dans les territoires

Les années 2022 et 2023 ont été les plus chaudes depuis le commencement de l’ère industrielle en France métropolitaine. L’évidence du dérèglement climatique se manifeste notamment dans des catastrophes naturelles localisées dans certains territoires français : épisodes récurrents de sécheresse et restrictions d’eau, feux de forêt à l’été 2022, crues cet automne-hiver dans plusieurs régions, etc.

Le système statistique public a un rôle à jouer pour éclairer les démarches et débats dans la lutte contre le changement climatique, et l’adaptation à ses conséquences, dans chaque territoire : il doit proposer des outils d’analyse territorialisés qui, au-delà de la spatialisation des phénomènes physiques constatés, établissent un diagnostic sur les populations concernées et le tissu économique.

Pour alimenter l’élaboration de politiques publiques environnementales, ce diagnostic est essentiel : il permet de faire le lien entre le changement climatique en tant que phénomène global, sa traduction concrète sur un territoire et l’impact sur les habitants. Pour les décideurs publics, il guide l’action pour répondre à un enjeu identifié dans une zone géographique donnée. Et en termes de débat public, il permet aux citoyens de se rendre compte des impacts concrets d’un phénomène parfois insaisissable lorsqu’il est présenté à l’échelle planétaire.

Reconnaissant que la lutte engagée contre le changement climatique nécessite une mobilisation à toutes les échelles, avec des mesures spécifiques dans chaque territoire, le plan national, piloté par le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), désormais désigné sous le timbre de « France Nation Verte », est entré en fin d’année 2023 dans une phase de débats territoriaux. Dans ces débats, le rôle de l’Insee et de la statistique publique consiste à relier les phénomènes climatiques à des questions socio-économiques, en éclairant particulièrement les hétérogénéités des situations territoriales dans deux dimensions : l’impact sur les territoires, les populations ou les entreprises des conséquences physiques du réchauffement ; la contribution territoriale au réchauffement par les comportements présents des populations, entreprises ou institutions.

Cette implication de la statistique publique ne date pas d’hier : dès 1972, un groupe interministériel d’évaluation de l’environnement a été créé, présidé par Claude Gruson [Kekenbosch, 2024]. Depuis, l’Insee et le service statistique ministériel de l’environnement (aujourd’hui le SDES) continuent d’améliorer l’outillage pour mesurer les pressions climatiques et environnementales d’une part et pour donner à comprendre leurs origines et leurs conséquences socio-économiques d’autre part.

Des territoires inégalement touchés par le dérèglement climatique…

Le changement climatique est un phénomène par essence global : c’est bien l’ensemble de la planète, indépendamment des frontières nationales ou administratives, qui est touché. Pour autant, de nombreux travaux, notamment ceux du GIEC, ont pu montrer que ses conséquences ne se manifestent pas partout de la même façon. Les pays les plus pauvres sont souvent aussi les plus exposés à nombre des risques identifiés.

En France, de nombreuses études existent au niveau régional pour rendre compte de l’impact induit, elles mettent toutes en évidence des variations géographiques utiles à l’appréhension de ces enjeux. Plusieurs études de l’Insee sont notamment parues (en Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Nouvelle-Aquitaine, Grand Est et Corse) pour rendre compte des hausses anormales de températures constatées, parfois avec des projections sur les prochaines années. D’autres études (en Normandie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Centre-Val de Loire, Haut-de-France, Bourgogne-Franche-Comté, Grand-Est et et La Réunion) objectivent les risques inondations ou de submersion marine. Les caractéristiques géographiques des régions conditionnent souvent l’angle d’étude choisi.

Ces travaux font intervenir des données qui ne figurent habituellement pas dans le cœur de métier de l’Insee, qu’il s’agisse des températures moyennes, de l’évolution du niveau de la mer, de la qualité de l’air… C’est pour cette raison que l’établissement de partenariats d’études (par exemple avec Météo-France, l’IGN, les agences environnementales, avec l’intermédiation fréquente des Dreal) est précieux : il permet à l’Insee d’accéder à ces données, mais aussi de mieux les comprendre, identifier leurs potentialités et limites. Le statisticien opère alors un travail d’analyse et de retraitement des informations qui permet notamment d’établir des cartes rendant compte de la répartition géographique du phénomène, par exemple les prévisions d’évolution des températures en Occitanie (figure 1) ou le risque de submersion sur le littoral normand (figure 2).

Figure 1 – Occitanie : zones de fréquence des fortes chaleurs (journées d’été et nuits tropicales) pour la période 2021-2050

Figure 1 - Occitanie : zones de fréquence des fortes chaleurs (journées d’été et nuits tropicales) pour la période 2021-2050
Champ : scénario RCP 8.5, fréquences médianes.
Sources : Service climatique DRIAS, Météo-France, simulations Euro-Cordex.

Figure 2 – Normandie : ensembles territoriaux incluant des zones potentiellement sous le niveau marin (ZPNM) et surfaces concernées

Figure 2 - Ensembles territoriaux incluant des ZPNM et surfaces concernées
Source : IGN, Modèle Numérique de Terrain LIDAR 2017 – exploitation Dreal.

… avec des répercussions variées sur les populations et les entreprises

Au-delà de la spatialisation des phénomènes physiques constatés, les attentes exprimées vis-à-vis de l’Insee tiennent surtout au diagnostic sur les populations concernées et le tissu économique. Quelles sont les populations touchées par quels risques ? Ces inégalités spatiales recouvrent-elles des inégalités économiques et sociales ? En effet, l’Institut dispose de données socioéconomiques locales pour décrire et analyser les régions et les territoires. En particulier, le recensement de la population, le fichier localisé social et fiscal (Filosofi), le fichier Sirene géolocalisé et le Fichier localisé des rémunérations et de l’emploi salarié (Flores) permettent de connaître les caractéristiques des populations ou des entreprises à des niveaux géographiques détaillés (parfois même plus fins que la commune : iris, carreau).

Dès que les cartes rendant compte des phénomènes physiques sont produites, l’enjeu est de leur appliquer un calque rendant compte de ces dimensions socio-économiques : densité de population, répartition géographique des classes sociales, de la pauvreté, type d’habitat, mais aussi des données économiques sur le tissu productif.

Ce calque supplémentaire permet d’observer des territoires dans lesquels coexistent (sans lien de causalité à ce stade) un risque physique et des groupes humains ou activités identifiés. Par exemple, on peut identifier les populations concernées par les risques inondation à La Réunion (figure 3), ou les emplois salariés exposés aux risques de crue en Provence Côte d’Azur (figure 4).

Figure 3 – La Réunion : nombre d’habitants par km2 exposés à un risque d’inondation

Figure 3 - La Réunion : nombre d’habitants par km2 exposés à un risque d’inondation
Sources : Insee, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2020 ; Dreal.

Figure 4 – Provence-Alpes-Côte d’Azur : plus de la moitié des emplois salariés exposés aux risques de crue, en particulier dans les communes de la plaine du Var

Figure 4 - Provence-Alpes-Côte d’Azur : plus de la moitié des emplois salariés exposés aux risques de crue, en particulier dans les communes de la plaine du Var
Sources : Insee, Fidéli 2016 ; Dreal, AZI 2010 et périmètre de la crue du Rhône de 2003.

Inversement, populations et entreprises induisent des pressions climatiques, à étudier dans chaque territoire selon les inducteurs

Activités et populations sont également, en amont, sources de pressions sur l’environnement, et émetteurs de gaz à effet de serre (GES). L’empreinte carbone donne ainsi la mesure des émissions associées à la consommation de biens et services par les résidents d’un territoire : cette approche, bien établie pour les nations, est toutefois limitée au niveau régional, faute de pouvoir établir une comptabilité des échanges internationaux et interrégionaux à cette échelle, alors que ces derniers pèsent largement. L’approche des inventaires [Citepa, 2022] vise de façon alternative à répertorier les inducteurs des émissions, c’est-à-dire de recenser les activités et comportements générateurs de GES qui ont physiquement lieu sur un territoire, selon l’implantation des usines et la place de l’agriculture, l’intensité des déplacements routiers ou encore la consommation énergétique des logements.

Les activités économiques, à considérer aux échelles locales comme nationales

Par exemple, les émissions de GES liées à l’industrie sont, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, deux fois supérieures à celles estimées pour la France métropolitaine lorsqu’on les rapporte au nombre d’habitants. Un examen croisé de l’inventaire territorialisé et de l’implantation du tissu productif par l’Insee permet de cerner les spécificités économiques du territoire qui expliquent cette empreinte environnementale : ainsi, les estimations pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur sont en grande partie liées à l’implantation d’activités émettrices comme la sidérurgie, le raffinage et la chimie, plus particulièrement dans le département des Bouches-du-Rhône qui concentre 90 % des émissions industrielles de la région. Ces activités, localisées logiquement près des grandes infrastructures portuaires, apportent toutefois des services au bénéfice de l’ensemble de l’économie nationale. Prioriser les leviers de réduction des GES conduit ainsi à étudier le tissu productif des économies régionales tout en prenant en compte la portée locale ou nationale des sites concernés – un premier niveau d’analyse à prolonger, de façon plus opérationnelle, par une connaissance fine des établissements, pour examiner les technologies qu’ils utilisent, leur processus de production, leur consommation énergétique…

Les déplacements des ménages, un inducteur territorial

Les émissions de GES à l’échelle locale relèvent aussi des comportements des ménages – et ces comportements sont eux-mêmes, en partie, liés à des choix d’aménagement du territoire. Les déplacements pour le travail, les études, les loisirs, en sont une illustration. Les voitures des particuliers, tous motifs de déplacement confondus, génèrent en France près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre des transports. Or, l’organisation des territoires influe sur les mobilités, selon leur niveau d’urbanisation, le maillage des pôles d’emploi pour les déplacements domicile-travail, et des pôles de service pour les déplacements liés à la consommation et aux loisirs. Ainsi, les émissions de GES pour l’ensemble des déplacements en voiture varient nettement selon les départements.

En examinant uniquement les déplacements domicile-travail, les écarts territoriaux sont encore renforcés : les résidents habitant en zone rurale ou en périphérie des villes ont des distances plus longues à parcourir, et plus souvent en utilisant un véhicule individuel, que les résidents des pôles urbains, qui accèdent plus facilement aux réseaux de transports collectifs et sur des distances plus courtes.

Prendre la mesure de ces effets apporte un éclairage complémentaire sur les choix d’aménagement à conduire pour les acteurs territoriaux en charge de l’urbanisme et des mobilités. La disponibilité des données à des mailles géographiques variées permet en outre de rendre compte des logiques à plusieurs échelles. Ainsi, dans les Hauts de France, trois problématiques se posent à l’échelle de la région et de ses composantes territoriales (figures 5 et 6) : un premier enjeu d’accompagnement des mobilités des résidents en zone péri-urbaine et rurale en raison d’un impact carbone de leur trajet en moyenne plus élevé qu’ailleurs dans la région, un deuxième enjeu d’organisation des déplacements inter-agglomération, avec des flux soutenus au sein du système constitué de l’aire métropolitaine de Lille et de l’ancien bassin minier, et enfin un troisième enjeu au sujet des déplacements longue distance, avec des mobilités soutenues depuis le département de l’Oise vers la région Île-de-France.

Figure 5 – Hauts de France : émissions annuelles moyennes en kg de CO2e lors des déplacements domicile-travail par actif se déplaçant en 2019, selon leur commune de résidence

Figure 5 - Hauts de France : émissions annuelles moyennes en kg de CO2e lors des déplacements domicile-travail par actif se déplaçant en 2019, selon leur commune de résidence
Sources : Insee, recensement de la population 2019, exploitation complémentaire ; SDES-Insee, enquête mobilité des personnes 2018-2019 (EMP) ; distancier Metric-OSMR, © les contributeurs d’OpenStreetMap et du projet OSRM.

Figure 6 – Hauts de France : principaux échanges domicile-travail entre Aires d’attraction des villes (AAV) et efficacité carbone correspondante en 2019

Figure 6 - Hauts de France : principaux échanges domicile-travail entre Aires d’attraction des villes (AAV) et efficacité carbone correspondante en 2019
Note : la largeur des flèches est proportionnelle au nombre d’actifs réalisant le trajet depuis une AAV vers une autre. Leur couleur correspond à l’efficacité carbone (g/km). La flèche part de l’AAV du domicile et est dirigée vers l’AAV du lieu de travail.
Lecture : les 6 200 actifs qui habitent dans la partie régionale de l’AAV de Paris et travaillent dans l’AAV de Compiègne émettent en moyenne 135 g/km, tandis que les 13 600 actifs habitant l’AAV de Compiègne et travaillant dans l’AAV de Paris dans son ensemble émettent 101 g/km.
Champ : actifs en emploi résidant dans les Hauts-de-France qui se déplacent pour aller travailler. Seuls les flux entre AAV supérieurs à 2 000 actifs sont représentés. Distances domicile-travail de moins de 10 km pour les piétons, moins de 30 km pour les vélos et moins de 100 km pour les autres modes de transport.
Sources : Insee, recensement de la population 2019, exploitation complémentaire ; Sdes-Insee, enquête Mobilité des personnes 2018–2019 (EMP) ; distancier Metric-OSRM, © les contributeurs d’OpenStreetMap et du projet OSRM.

Le rôle de l’habitat, de son histoire et de sa répartition sociale

Autre facette des émissions de GES reliées à un territoire, les besoins énergétiques résidentiels qui sont portés par le parc de logement et ses caractéristiques. L’observatoire national de la rénovation énergétique s’appuie sur le diagnostic de performance énergétique (DPE) pour estimer la part de “passoires énergétiques” (étiquettes F et G du DPE dans sa modalité en vigueur depuis 2021) à hauteur de 4,8 millions de logements en France, soit 15,7 % du parc. Cette prévalence est très variable d’un département à l’autre [ONRE, 2023] : inférieure à 10 % sur le pourtour méditerranéen, principalement en raison d’hivers plus doux, supérieure à 30 % dans certains départements ruraux et/ou montagneux, exposés à des périodes hivernales plus rigoureuses, mais aussi en raison d’un parc ancien composé de maisons individuelles.

L’historique de constitution du parc immobilier est en effet un facteur déterminant dans l’examen de la performance énergétique : l’Île-de-France présente à cet égard un défi particulier pour l’amélioration de ses logements, et plus particulièrement la ville de Paris, dont près de 80 % du parc a été construit il y a plus de 50 ans. Dans certains arrondissements au centre et au nord de Paris, la performance énergétique des logements telle que mesurée par les DPE apparaît très dégradée (à l’inverse par exemple des 8e et 16e arrondissements). Or ce sont aussi les quartiers où les consommations énergétiques par habitants sont les plus faibles, notamment parce que les logements y sont plus petits, mais peut-être aussi parce que les habitants font davantage attention à leurs factures en raison de leurs revenus parmi les plus modestes de la capitale. Ainsi, l’analyse des territoires peut-elle aider à définir des politiques de transition écologique adaptées aux contextes locaux et aux contraintes des groupes sociaux qui les composent.

Figure 7 – Paris : proportion de logements du parc privé dont le diagnostic de performance énergétique (DPE) est classé E, F ou G en 2018, par arrondissement

Figure 7 - Paris : proportion de logements du parc privé dont le diagnostic de performance énergétique (DPE) est classé E, F ou G en 2018, par arrondissement
Lecture : en 2018, 59,8 % des logements du parc privé dans le 1er arrondissement de Paris ont un DPE classé E, F ou G.
Champ : ensemble des résidences principales parisiennes du parc privé (hors logements du parc locatif social).
Source : Insee, Fidéli 2019.

Figure 8 – Paris : consommation annuelle réelle de gaz, d’électricité et de chauffage urbain en 2020

Figure 8 - Paris : consommation annuelle réelle de gaz, d’électricité et de chauffage urbain en 2020
Lecture : un Parisien habitant dans le premier Iris de Saint-Germain-l’Auxerrois (1er arrondissement) consomme en moyenne 6 590 mWh par an tous types d’énergie confondus.
Champ : ensemble des Parisiens occupant un logement non chauffé au fioul.
Sources : Apur, Enedis 2020 ; GRDF 2020 ; Compagnie parisienne du chauffage urbain 2020 ; Insee, recensement de la population 2018.

Vers de nouveaux champs d’investigation : mesurer les conséquences locales des politiques publiques et la mesure des co-bénéfices

Les engagements pris pour atténuer les gaz à effet de serre s’accompagnent de politiques publiques à toutes les échelles territoriales. Ces politiques ont elles-mêmes des impacts sur les populations et sur les entreprises qu’il s’agit aussi de mesurer ex-post pour évaluer l’efficience ou comprendre les difficultés de mises en œuvre. Le caractère souvent très récent (zones à faibles émissions, interdiction de location des passoires thermiques…) et évolutif de ces politiques n’a pas, à ce jour, apporté le recul suffisant pour mesurer tous les phénomènes.

Des illustrations existent néanmoins qui sont autant de pièces d’un puzzle à compléter. Notamment, des études territorialisées se sont intéressées au développement de filières ou aux emplois liés aux choix politiques d’atténuation du changement climatique : par exemple, une analyse en Corse de la localisation des établissements se conformant à la labellisation « reconnus garants de l’environnement » (RGE) ; une mesure des emplois associés à la filière nucléaire en Normandie, en Nouvelle Aquitaine (centrales de Civaux et du Blayais) et dernièrement en Bourgogne Franche-Comté. Enfin, sans clore une liste non exhaustive, l’évaluation des emplois des filières de la logistique ou de l’économie circulaire a donné lieu à différentes publications dans les territoires de l’Île-de-France, des Hauts de France… avec des éléments d’analyse très en lien avec les conséquences des politiques publiques.

Cet article s’est concentré sur le climat mais bien d’autres dimensions environnementales sont aussi de plus en plus analysées par la statistique publique. D’ailleurs, la dimension territoriale est à nouveau très prégnante dans la mesure où le traitement des pressions climatiques a des co-bénéfices bien plus localisés : la diminution des GES dans les transports et dans les productions industrielle et agricole, s’accompagne de moindres émissions de particules néfastes à la santé, à la biodiversité et au bien-être. Les études territorialisées de l’Insee investissent aussi déjà ces sujets, en lien indirect avec les émissions des GES, pour en apprécier toutes les facettes.

Pour en savoir plus

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