Combien y aurait-il eu de décès en France sans l’épidémie de Covid-19 ?

Nathalie Blanpain, Insee

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La population française augmente et vieillit. Mais les risques de décéder à un âge élevé reculent généralement chaque année. Le premier effet contribue à accroître le nombre de décès, le second à le faire reculer. Il faut tenir compte des deux lorsqu’on veut comparer les décès d’une année à ceux d’une période précédente, d’autant plus lorsque la comparaison porte sur des années éloignées.

L’Insee a récemment publié un bilan de la hausse exceptionnelle des décès survenus en 2020 en raison de l’épidémie de Covid-19 (+ 9 %, toutes causes confondues) [Le Minez et Roux, 2021]. Cette publication comportait une première estimation des décès attendus en 2020 si l’espérance de vie avait été la même qu’en 2019, mais aussi des décès attendus si l’espérance de vie avait augmenté en 2020 au même rythme que sur la dernière décennie.… [LIRE L'ARTICLE]

Mesurer l’évolution des salaires à court terme : une palette d’indicateurs statistiques complémentaires

Fabien Guggemos, Insee.
Mesurer l’évolution des salaires à court terme : une palette d’indicateurs statistiques complémentaires
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Pour éclairer le débat public sur les hausses de salaires au regard de l’inflation, et plus généralement les évolutions des salaires à court terme, la statistique publique produit plusieurs indicateurs trimestriels qui apportent des informations complémentaires. Le Salaire mensuel de base (SMB), dont une première estimation est publiée à environ T+35 jours (c’est-à-dire 35 jours après la fin du trimestre T sur lequel portent les résultats), reflète la tendance sous-jacente des salaires, résultat des négociations collectives. Le Salaire moyen par tête (SMPT), publié à T+60 jours, retrace quant à lui la rémunération effectivement perçue par les salariés en moyenne. Enfin, l’Indice de coût du travail (ICT), publié à T+75 jours, se décline sous la forme de deux indicateurs, reflétant pour l’un le salaire rapporté à une heure de travail, pour l’autre plus largement le coût horaire de la main-d’œuvre.[LIRE L'ARTICLE]

« Elle est pas fraîche ma statistique ? »

Où le statisticien opère le délicat arbitrage délai-qualité… et coût

Jean-William Angel, Insee.
"Elle est pas fraîche ma statistique ?"
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Les statisticiens ne prennent pas leur temps. Ils ont démontré pendant la crise sanitaire qu’ils savaient réagir et produire vite : en exploitant des données massives et à haute fréquence, en lançant en quelques semaines des enquêtes inédites, en adaptant leurs méthodes. En temps normal aussi, ils s’appliquent à réduire leurs délais de production : 15 jours ont été gagnés sur le calcul de l’évolution trimestrielle du produit intérieur brut (PIB) et du taux de chômage depuis 2016 ; 5 sur la production industrielle depuis 2022 ; un indice des prix provisoire est publié avant la fin du mois. Toutefois, le temps gagné se paie parfois : par des données moins précises ou moins détaillées.… [LIRE L'ARTICLE]

Covid-19 et mortalité : au-delà des chiffres de l’Insee

François Clanché et Benoît Ourliac, Drees, direction de la statistique et des études du ministère chargé de la santé..
Covid-19 et mortalité : au-delà des chiffres de l'Insee
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Pour suivre la mortalité liée à la Covid-19, deux organismes produisent des données : l’Insee et l’Inserm. Le premier diffuse le nombre de décès « toutes causes confondues », qui permet, par écart à la tendance, d’estimer la surmortalité liée à la pandémie. L’Inserm établit les statistiques sur les causes de décès. Elles seules permettent d’isoler les décès effectivement dus à la Covid. Mais une expertise médicale longue et complexe est nécessaire pour disposer de ces données, incompatible avec un suivi de l’épidémie sur le très court terme. Des alternatives ont donc été déployées afin de disposer rapidement d’informations sur l’impact de la Covid sur les décès en France : soit par des traitements spécifiques des sources de référence sur la mortalité de l’Insee et de l’Inserm ; soit par l’exploitation de sources mobilisées pour tracer la situation épidémique dans les hôpitaux et les établissements hébergeant des personnes âgées.[LIRE L'ARTICLE]

L’espérance de vie, un calcul certes fictif mais très utile

Isabelle Robert-Bobée, Insee

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L’Insee vient de publier son dernier bilan démographique. Chaque début d’année, l’institut dresse ainsi un panorama de l’évolution du nombre d’habitants résidant en France, ainsi que de la fécondité et de la mortalité de l’année qui vient de s’écouler. Il en ressort qu’en 2021 l’espérance de vie à la naissance s’établit à 85,4 ans pour les femmes et à 79,3 ans pour les hommes : elle est en hausse par rapport à 2020, année où elle avait fortement baissé du fait de la pandémie de Covid-19 (– 0,5 an pour les femmes et – 0,6 an pour les hommes), mais toujours en dessous du niveau atteint en 2019 (Papon, 2022). Comment interpréter ces chiffres ? Mais d’abord, que signifie l’espérance de vie ?[LIRE L'ARTICLE]

EpiCov : cinq questions sur une enquête inédite à propos de la crise sanitaire

François Beck, Patrick Sillard, Insee

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Pour mesurer la dynamique de propagation de l’épidémie du Covid 19 et son impact sur les conditions de vie de la population, l’Inserm et la Drees, avec l’appui de l’Insee et de Santé publique France, ont créé de toutes pièces une enquête ad hoc intitulée EpiCov. Innovante à plusieurs titres, celle-ci a notamment combiné la réponse à un questionnaire et un auto-prélèvement sanguin en vue d’un test sérologique. Quel est l’apport de l’Insee à EpiCov ? Comment la collecte des données a-t-elle été menée ? Quels sont les premiers résultats ? François Beck et Patrick Sillard présentent les acquis fondamentaux de cette enquête d’un genre nouveau pour la statistique publique.

EpiCov, c’est quoi ?
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Comment s’est réparti le coût macroéconomique de la crise sanitaire ?

Nicolas Carnot, Insee

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La crise sanitaire semble rebattre les cartes de l’économie. La publication par l’Insee des comptes de la Nation est l’occasion de revenir sur les grandes évolutions de l’an passé et d’éclairer des questions très présentes dans la discussion publique : quelle a été la perte de revenu national entraînée par la pandémie et qui a porté celle-ci ? Dans quelle mesure cette perte a-t-elle « déjà été payée » par le recul de la consommation ? Quel regard porter sur les évolutions de l’épargne et de l’investissement ?

Entre 2019 et 2020, le revenu national a diminué de plus de 150 Md€, soit un recul de 6,3 %. Ce chiffre est la contrepartie en valeur monétaire du recul du PIB en volume (-7,9 %).… [LIRE L'ARTICLE]

Covid et mortalité en Europe en 2020 : des statistiques à regarder de près

Benoît Ourliac, Insee


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En France, le nombre de décès en 2020 s’est accru de 9 % par rapport à l’année précédente, selon les statistiques publiées par l’Insee mi-janvier. Et en Europe ? La situation est très contrastée, tant sur la hausse de la mortalité que sur la façon dont elle se répartit entre les deux vagues de l’épidémie de la Covid-19. Bien qu’affectée dès la première vague, la France se situe dans une position médiane au sein des pays européens. En fin d’année, plusieurs pays ont en effet subi une hausse de la mortalité extrêmement forte, notamment en Europe de l’Est. Dans ces pays, le décompte en temps réel des décès liés à la Covid-19 par les autorités sanitaires ne permet pas toujours de bien appréhender la gravité de la situation.[LIRE L'ARTICLE]

Délinquance enregistrée par la police et la gendarmerie et enquête statistique de victimation : deux outils indissociables pour mesurer une même réalité

Christine Gonzalez-Demichel, service statistique ministériel de la Sécurité intérieure

Mesurer la délinquance et les phénomènes criminels affectant des victimes, c’est-à-dire la victimation, est une entreprise délicate, sujette à de nombreux débats. Préciser les périmètres et les concepts, définir les indicateurs pertinents est d’autant plus indispensable que les enjeux politiques sont forts et les acteurs de la sécurité et de la justice multiples. Quelles sources sont les mieux à même de suivre la délinquance et la victimation (étude des victimes) dans toutes leurs dimensions ? Comment s’adaptent-elles aux difficultés de mesure ?
Historiquement issue des seules données du système judiciaire, la statistique de la délinquance est aujourd’hui essentiellement produite à partir de données enregistrées au quotidien par les services de police et de gendarmerie nationales, combinées à des enquêtes statistiques de victimation.
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Santé, éducation, services administratifs :
la difficile mesure des activités non marchandes en temps de crise sanitaire

Guillaume Houriez, Insee

Pour mesurer la baisse d’activité liée à la crise sanitaire, les comptables trimestriels et plus largement l’ensemble des statisticiens produisant des indicateurs conjoncturels ont dû rapidement adapter leurs méthodes et recourir à des données nouvelles lorsque la collecte des données habituelles faisait défaut. De façon générale, ces adaptations rendues nécessaires ont temporairement affecté la comparabilité des résultats d’un pays à l’autre.
Une partie des activités entrant dans le calcul du PIB mérite une attention particulière. Il s’agit des services non marchands produits par les administrations publiques, tels que la santé, l’éducation ou les services administratifs. En effet, ces services qui n’avaient jamais été affectés, ou de façon marginale, par les crises antérieures, n’ont pas été épargnés cette fois-ci par la crise sanitaire.[LIRE L'ARTICLE]

Comment le télétravail affecte-t-il la productivité des entreprises ?
Les enseignements très partiels de la littérature

Pierre Pora, Insee


L’une des questions que pose le chiffrement de l’activité en cette année de crise est celle des effets du télétravail. Peut-on considérer que les heures télétravaillées du fait de l’épidémie ont généré un même montant de production que les heures qui auraient été normalement travaillées sur site ? À combien évaluer l’écart d’efficacité ? Au-delà de la mesure de l’activité sur l’année en cours, se pose aussi la question de l’impact du télétravail sur la croissance des années à venir. Il devrait s’installer dans la durée : faut-il y voir un frein potentiel à la croissance ou, à l’inverse, un nouveau gisement de gains de productivité ?

Dans l’attente de données qui permettront de complètement mesurer ses conséquences, on dispose d’éclairages ponctuels.[LIRE L'ARTICLE]

– X % de quoi ?
Quelle mesure de l’activité pendant la crise, quelle(s) mesure(s) pour l’après-crise

Didier Blanchet, Insee


La crise sanitaire a constitué un choc sans précédent pour l’activité économique, qu’on peut voir sous deux angles : des pertes de revenu et la crainte de destructions d’emplois pour le court et le moyen terme ; mais aussi la perspective d’un monde d’après dans lequel la croissance repartirait sous une forme plus équilibrée et plus durable, tel est du moins un espoir souvent exprimé. Comment ces deux points de vue du « pendant » et de « l’après » peuvent-ils faire évoluer le débat sur le principal outil de quantification de cette croissance, le produit intérieur brut, et plus généralement l’ensemble de la comptabilité nationale ? Si la crise donne un nouveau relief à certaines des critiques dont il est habituellement l’objet, elle donne en même temps de nouvelles raisons de le défendre.[LIRE L'ARTICLE]

Statistiques sur les décès : le mode d’emploi des données de l’Insee en 7 questions/réponses

Alain Bayet, Sylvie Le Minez et Valérie Roux, Insee


À l’heure des premiers bilans statistiques sur l’impact du Covid, les données de l’Insee sur la mortalité sont très largement utilisées. Les observateurs se posent parfois des questions sur leur fiabilité, leur bon usage et leurs limites, leur cohérence avec les chiffres des autorités de santé, leur comparabilité avec les données produites par nos voisins européens, etc. Les réponses dans cet article.

Depuis que l’Insee a décidé de publier, chaque semaine, les données les plus récentes sur les décès quotidiens, il a enrichi considérablement celles-ci : sont aujourd’hui diffusées la répartition des décès par département, par lieu du décès (hôpital, domicile, maison de retraite) ou encore selon l’âge et le sexe des personnes décédées.… [LIRE L'ARTICLE]

Que peut faire l’Insee à partir des données de téléphonie mobile ?
Mesure de population présente en temps de confinement et statistiques expérimentales

François Semecurbe, Milena Suarez Castillo, Lino Galiana
Élise Coudin, Mathilde Poulhes
Insee

Savoir comment se répartit effectivement la population sur le territoire est essentiel pour organiser la réponse sanitaire et sociale face à l’épidémie de coronavirus. L’Insee a diffusé le 8 avril de premiers résultats de population présente en métropole. Il a utilisé des informations statistiques issues des données de téléphonie mobile. Ces données sont des statistiques de comptage, agrégées territorialement, collectées au niveau des antennes relais. Ce ne sont ni des données GPS de localisation des téléphones portables, ni des données issues d’application téléchargées. Elles ne permettent pas de suivre le déplacement des personnes, mais d’effectuer des comptages par zones à différentes dates, ce qui est l’unique objectif de ces travaux.[LIRE L'ARTICLE]

Mourir de la grippe ou du coronavirus : faire parler les chiffres de décès publiés par l’Insee… avec discernement

Alain Bayet, Sylvie Le Minez et Valérie Roux, Insee

Les données sur les décès par département que l’Insee diffuse exceptionnellement depuis le vendredi 27 mars concourent à estimer la surmortalité dans notre pays. C’est à partir de cette surmortalité que les experts évaluent l’impact des épidémies de grippe. Pour le Covid-19, les remontées des hôpitaux et désormais des maisons de retraite permettent d’avoir une vision quotidienne des décès directement causés par le virus, sans couvrir la totalité des effets de l’épidémie sur la mortalité. Une des difficultés tient à ce que la mortalité imputable au Covid-19 pourra dépendre de l’évolution des autres causes de morbidité en période de confinement, et devra prendre en compte, tout comme la grippe, des décès qui pourraient arriver quelques semaines plus tard.[LIRE L'ARTICLE]